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Résumé

Titre

Régénération de la friche du Goth

Lieux & Typologie(s)

Friche industrielle (ancienne mégisserie), Saint-Junien (Limousin).

Collaborations & Partenariats

Mehrnoush Naraghi (architecte), Gérard Ruchonnet (investisseur), Xavier Bonnaud (GERPHAU - laboratoire de recherche ENSAPLV), Dimitri Szuter & Laurence Falzon (P.E.R.F.O.R.M!).

Objet(s) de la mission

Réhabilitation et réaffectation d'une friche industrielle implantée en bordure de la Vienne à Saint-Junien (Haute-Vienne) : à noter que la friche est une ancienne mégisserie. Le terrain sur lequel est implantée cette usine est situé dans une zone faiblement inondable (25 cm) et impacté par le PPRI de la Haute-Vienne. Il s’agit de développer une offre d'hébergement tout en permettant aux eaux de la Vienne, en cas de crue centennale, de circuler sans obstacles sur ce secteur (ce qui n’est pas le cas en la situation actuelle). le projet s'inscrit à l'échelle de la ville dans le cadre d'une réflexion sur la reconquête des berges de la Vienne.

Il vise donc la réhabilitation d'un site historiquement hautement pollueur en un lieu de vie de haute qualité humaine et environnementale. Il s'agit de conserver une structure industrielle de qualité et de l'adapter a une réaffectation en limitant l'apport de nouveaux matériaux.

Une expérimentation d'ordre méthodologique

Les ambitions - ou intentions - programmatique et architecturale de l’opération sont traversées dans notre proposition par une expérimentation d’ordre méthodologique. En effet, notre proposition s’inscrit dans un processus de création innovant, hybridant la recherche et l'expérimentation au cœur et en interaction directe avec le processus de régénération opérationnelle de la friche du Goth. A partir du processus expérimental, les intentions peuvent donc être infléchies, déplacées par ce qui advient des premières étapes exploratoires. Pour rappel, notre projet concerne la transformation d’une friche et non la construction d’un bâtiment neuf, impliquant dans notre proposition des étapes de préfiguration des potentialités de l’existant avant d’engager le dépôt d’un permis de construire (ou plutôt de transformer).

La tendance générale en matière d’urbanisme transitoire est la suivante : une équipe chargée de la “préfiguration” occupe temporairement la vacance d’un bâtiment pendant que le projet pérenne est dessiné parallèlement par d’autres, à l’agence. A la fin du temps de l’occupation, les dispositifs de la préfiguration s'effacent pour laisser place au projet pérenne, issue d’une trajectoire projectuelle totalement différente. De cette manière, l’occupation temporaire ne préfigure rien, elle “occupe” simplement un espace-temps : les programmes et les gestes de transformation apportés aux bâtiments par ce temps intermédiaire n’interfèrent pas avec le programme et le projet architectural de maîtrise d'œuvre. En ce sens, cette “préfiguration” est programmée contractuellement pour être obsolète, dès l’origine de l’expérimentation : elle en perd ainsi une grande partie de son sens. De cette impossibilité d’impacter la pérennité d’une transformation émane une forte standardisation des esthétiques et des usages de l’urbanisme transitoire : puisqu’il est indépendant du processus de maîtrise d’oeuvre, il s’uniformise et se développe en tant que secteur d’activité à part entière. Nous héritons aujourd’hui de cette problématique et ce projet tend à construire un nouveau modèle, dédié à dépasser l'usuel bail d’occupation temporaire qui génère, contractuellement, cette problématique. Nous souhaitons redonner sens à la terminologie “transitoire”, comme une mutation cohérente d’un état vers un autre, en renouvelant les pratiques et processus opérationnels qui guident ces expérimentations - pour qu’ils puissent être réellement transitoires. Autrement dit, une aventure de projet où les expérimentations temporaires font émerger du programme et des gestes de transformation en collaboration directe avec les architectes en charge de la maîtrise d'œuvre du projet pérenne. De ce fait, les expérimentations ne peuvent plus être standardisées puisqu’elles travaillent à la spécificité du projet de maîtrise d'œuvre.

Ainsi, le projet cherche à déployer un nouveau modèle opérationnel expérimental pour la transformation de l’existant, qui pourrait être élevé en nouveau référentiel - valable pour plus d’une situation. C’est dans cette réplicabilité du processus que se situe l’innovation méthodologique de notre projet.

Des sujets de recherche multiples / des livrables multiples

Les sujets de la recherche sont multiples : ils concernent à la fois les questions de transformation d’une friche industrielle (problématiques patrimoniales et architecturales) ; les questions de risques et des milieux habités, liées à la situation de la friche en bord de Vienne (problématiques écologiques et de montée des eaux) ; les questions de méthodes et de processus, liées à l’usage du performatif (problématiques conceptuelles et méthodologiques) ; mais aussi et enfin programmatiques, liée aux questions de l’habiter - et de l’habiter en zone à risque - impliquant les problématiques de réversibilités des unités d’habitation énoncées en relation avec la révision du PPRI. C’est dans l'entremêlement de ces sujets qu’émerge les forts potentiels pour la recherche.

En conséquence, les outils de la recherche seront multiples. D’une part, il y aura les outils de conception de la recherche-projet, liée notamment aux pratiques et aux théories performatives ; et d’autre part les outils de sa restitution. Mobilisant le performatif comme vecteur d’exploration et de transmission des potentialités de la friche, une certaine ambivalence des outils s'installe : les résidences et le format d’événement projeté constituent à la fois les outils de conception de la recherche-projet puisque l’équipe défini des protocoles créatifs et des questionnements initiaux qui permettent d’entrer dans l’expérimentation, mais les actions performatives qui y sont menées constituent également, de manière partielle, des éléments de restitution de la recherche-projet. C’est l’ambivalence de la performance : une pratique d’enquête située et simultanément son moyen de représentation, de restitution. D’où sa pertinence pour explorer et représenter simultanément les potentialités de la friche. Outre ces protocoles de recherches/restitution immédiate, l’ensemble du processus expérimental fera l’objet d’un approfondissement : théorique d’une part, à la fois réflexif sur la méthode et ses émergences ; et documentaire d’autre part, en rassemblant les croquis, photos et films des expériences de terrain. En conséquence de ces deux approfondissements, une publication scientifique sera produite pour réfléchir, partager et diffuser les innovations en matière de processus, entremêlant les sujets inhérents à la recherche (régénération, risque, réversibilité, habitat(s), méthode) ; un film sera également réalisé pour partager sous un médium plus inclusif l’aventure de projet.

Contexte(s) de la commande

Appel à Manifestation d'intérêt du Ministère chargé de la Ville et du Logement et le ministère de la Culture - Engagés dans la Qualité du Logement de Demain.

Date

2024-2025 (en cours)

AMI – Friche du Goth

Une friche en prise avec le risque

Ressources et matérialités

Un expérimentation exemplaire

 

Processus en cours …

 

Première résidence en juin 2024

 

A suivre …