Reprendre place : Reillanne

Reillanne, place de la Libération ; espace public.

Collaborations :
Delphine Baldé, Yoann Boyer, Nadège Degris, Chantal Dugave, Maria Estevens Mouriès, Laurence Falzon, Céline Oriol, Rennie Tang, Anna Sanna, Dimitri Szuter, Stéphane Vernier, Gilles Viandier.

Partenariats :
Municipalité de Reillanne, Labo Novo, Tamalpa Institute, Studio Sanna Baldé, ENSA Paris La Villette, Chaire Effet, IMVT - Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires (à confirmer), Emmaüs (à confirmer).

« Reprendre Place » est un projet-processus expérimental qui vise à la transformation progressive des places centrales de villages français. Traditionnellement pensés comme des étendues d’asphalte à destination de la voiture individuelle, ces espaces publics centraux sont souvent marqués par un potentiel d’usage limité : 80% du temps dédié au parking, 15% au marché (dans le meilleur des cas) et 5% à des événements exceptionnels. Pour « reprendre place », renversons le curseur et re-faisons place aux corps et aux autres vivants pour une meilleure appropriation de l’espace public en milieu rural ! « Reprendre place » s’entend comme un projet-processus dynamique visant à la création de protocoles, dispositifs et processus performatifs pour la réappropriation de ces espaces publics avec et pour les habitants.

Itinérant, le projet s’installe du 7 au 12 octobre 2024 sur la Place de la Libération à Reillanne (04). Cette première session de workshops expérimentaux s’ouvre à la fois aux habitants, aux élus et collectifs locaux, à un groupe d’étudiants en école d’architecture, de paysage et d’urbanisme mais aussi à des artistes et professionnels de l’aménagement désireux de prendre part aux expérimentations. Ensemble, nous tâcherons d’explorer les potentialités dissimulés de la place jusqu’à la préfiguration de nouveaux récits prospectifs pour un meilleur usage partagé de celle-ci ! Ces scénarios seront incarnés sur la place le temps d’événements exceptionnels durant la semaine et seront ensuite déployés dans des propositions de transformation à court, moyen et longs termes avec les élus.

Résidence #1 : octobre 2024
Résidence #2 : février 2025

Université d'été : Un projet pédagogique
au cœur des enjeux écosociaux de notre temps.

Un contexte opérationnel expérimental

L’université d’été s’intègre à un projet pilote – Reprendre place -, invitant à réfléchir et à agir pour la transformation de l’espace public en milieu rural - et notamment autour de la typologie de la place publique, des problématiques d’usages, d’artificialisation des sols et de renaturation, de dépendance à la voiture individuelle et de mobilités. Il s’agit d’un projet-processus expérimental visant à transformer les places centrales de villages français, trop souvent basées sur le stationnement, par le biais d’actions, d’installations et de processus performatifs. Cette recherche-projet, développée par un collectif transdisciplinaire, possède un terrain, Reillanne, où nous allons pouvoir expérimenter les devenirs possibles de la place de la Libération - en lien avec son territoire. Les étudiant·e·s. seront alors intégrés au coeur d’un processus en cours, qui articule les enjeux pédagogiques, scientifiques et professionnels. En effet, l’université d’été interviendra à la jonction d’une première phase exploratoire bottom-up avec le collectif et les habitants, et du démarrage potentiel d’une étude de faisabilité, commanditée par les élus, qui pourrait commencer à l’automne 2025. Les étudiant.e.s seront alors plongés, avec toute l’équipe du projet et les habitants, dans une longue immersion sur le territoire. Les objectifs tiendront dans l’approfondissement des scénarios prospectifs de transformation de la place, occasionnant également la construction – et l’activation performative – d’installations, de dispositifs transitoires et de mobiliers, permettant d’amorcer la préfiguration du projet.

Une recherche scientifique et
pédagogique comme cadrage

D’un point de vue pédagogique et scientifique, le projet Reprendre place et l’université d’été sont intégrés dans une recherche expérimentale sur l’héritage du travail collaboratif d’Anna & Lawrence Halprin, respectivement chorégraphe (à l’origine de la post-modern dance américaine) et architecte-paysagiste (pionnier d’une pensée écologique radicale aux Etats-Unis). Tous deux ont été très influents dans leurs disciplines au tournant des années 1960-70. Leur approche collaborative, très peu connue en France, s’inscrit dans une utilisation très créative des scores (partitions), dans une visée expérimentale de sensibilisation à l’environnement, d’engagement des communautés (et des minorités), et d’une prise en compte du mouvement (des corps et des écosystèmes) dans les processus de conception d’espaces publics et de performances. Cette pensée éco-sociale d’avant-garde, s’est formée notamment au coeur des workshops pédagogiques Experiments in Environment, une Summer School d’un mois, qu’ils ont répété en 1966 et 1968 sur la côte ouest des Etats-Unis.

Fort d’un travail de fond dans les archives aux Etats-Unis, mené par Dimitri Szuter, et d’une coopération avec Daria Halprin (leur fille), l’université d’été s’incrivera dans l’héritage des méthodologies expérimentales développée dans les workshops de 66 et 68, tout en étant nouée dans les enjeux du contemporain.

Une occasion unique de plonger dans l’une des expériences la plus inspirante de l’histoire des pédagogies radicales du 20e siècle, actualisée dans nos problématiques contemporaines !

Projet de recherche indépendant

2020-21 - 24-25

The Halprin Legacy project :
https://perform-the-city.org/projects/the-halprin-legacy-project/

Trans-figurations.org :
https://perform-the-city.org/projects/trans-figurations-org/